Chirurgie de l’obésité : les bébés de l’anneau

Dr Le Goff - Chirurgien de l'obésité à Paris

La technique Le Goff

Chirurgie de l’obésité : les bébés de l’anneau

La grossesse après une chirurgie bariatrique est-elle une grossesse… sous conditions ?

 

Les études scientifiques rassurent sur l’issue des grossesses après une chirurgie de l’obésité, sans augmentation notable du risque de malformations congénitales, à part quelques cas d’anomalies de fermeture du tube neural dues à des carences en folates (vitamine B9), à des troubles hématologiques et neurologiques néonataux (carences en vitamine B12) et des complications oculaires (vitamine A).

 

Il n’y a pas plus de complications mécaniques par rapport à la population générale ni de risque de décès in utero. Il y a même, comme attendu, une réduction du risque d’hypertension artérielle gravidique (prééclampsie, éclampsie) et de diabète gestationnel chez les femmes opérées par chirurgie bariatrique comparé à celles qui ne l’étaient pas. Seule la prématurité ressort avec une augmentation de ce risque chez les femmes opérées, surtout chez celles dont l’Indice de masse corporelle (IMC) reste au-delà de 35 kg/m2.

Si ces données tranquillisent, les femmes opérées nécessitent impérativement une prise en charge multidisciplinaire pendant leur grossesse et idéalement avant la conception. Celle-ci porte sur tous les fronts : un suivi obstétrical renforcé, compte tenu du risque accru de prématurité, une prise en charge nutritionnelle diététique et vitaminique, même si la Technique Le Goff n’induit aucune carence. En effet, de par le montage chirurgical spécifique de gastroplastie par anneau avec plicature partielle de l’estomac, il n’induit pas de déficit d’absorption.

 

Il ne faut pas négliger non plus le fait que ces femmes restent, malgré tout, plus à risque – même très inférieur – de diabète gestationnel voire de diabète de type 2, d’hypertension artérielle et éventuellement de troubles respiratoires et du sommeil à cause de leur obésité ancienne ou actuelle.

 

Des visites médicales régulières sont de toutes les façons prévues dans le suivi que j’instaure avec chaque patiente, pour ajuster l’anneau si besoin, en fonction de la perte de poids. En effet, en cas de nécessité d’une alimentation plus consistante ou de syndrome du premier trimestre (vomissements abondants), il est possible de dégonfler l’anneau en se passant d’un contrôle radiologique.

L’obésité, l’ennemi de la grossesse

Non seulement il n’est pas question de mettre une croix sur un désir d’enfant parce que l’on a subi un chirurgie bariatrique, mais celle-ci, du fait de la perte de poids qu’elle induit, est un excellent moyen de vivre ou de déclencher une grossesse normale. L’ensemble de mes patientes a d’ailleurs très bien vécu sa grossesse et l’enfant se porte bien.

 

L’obésité reste néanmoins l’ennemi de la grossesse ou de sa survenue, d’un côté parce qu’elle augmente de nombreux risques pour la mère et le fœtus mais aussi parce qu’elle induit des cycles menstruels anovulatoires, c’est-à-dire qu’elle bloque l’ovulation par un taux d’œstrogènes sanguins trop important. La chirurgie bariatrique permet de résoudre ce problème d’infertilité : le fait de perdre 10 à 15% de son poids rétablit de facto des cycles ovulatoires.

 

Au plan du timing, l’idéal avant de tomber enceinte est un délai de six à douze mois après la chirurgie, en fonction de la perte pondérale, le temps que le poids se soit stabilisé. En réalité, tout dépend du poids de départ ; plus celui-ci était élevé avant la chirurgie, plus il serait sage de patienter. Mais il n’est pas rare que certaines de mes patientes tombent enceintes de façon inopinée, très rapidement après l’opération et continuent de maigrir tout au long de leur grossesse.

 

Enfin, un fait paradoxal est qu’avec les techniques de by-pass gastrique et de sleeve gastrectomie, il existe des carences vitaminiques importantes, à l’origine de cas d’infertilité primaire ou secondaire rapportés dans les congrès consacrés à la stérilité. Un comble pour une chirurgie qui apparaît comme une option de prise en charge en cas d’infertilité lié à l’obésité ! Encore une fois, et c’est l’un des grands avantages aussi de mon approche, la Technique Le Goff n’induit aucune carence nutritionnelle et vitaminique.